La prostitution comporte trois acteurs :
- la personne prostituée,
- le proxénète, les réseaux,
- le client-prostitueur
Ne dites pas : «Tant qu'il y aura des prostituées»,
mais : «Tant qu'il y aura des clients-prostitueurs».
De plus en plus de personnes, piégées par le système prostitutionnel, deviennent sources de profits énormes pour les proxénètes et les trafiquants, avec l'implication des clients-prostitueurs et la complicité de la société : les pouvoirs publics, certains médias et l'opinion publique.
Des enfants, des adolescents sont abîmés par la pornographie et maltraités par l'inceste, les abus sexuels, la pédophilie... ce qui en fait des proies faciles pour le tourisme sexuel et autres réseaux prostitutionnels.
Rester passif, c'est admettre l'inacceptable.
Le Mouvement Le Cri résiste et agit :
- il affirme que la prostitution ne peut être un métier, s'oppose à sa réglementation et travaille à l'abolition du système prostitutionnel;
- il agit pour la prévention du risque prostitutionnel et contre toutes les formes de violence, en y associant des victimes;
- il exige des pouvoirs publics la mise en place, aux plans national et international, des moyens efficaces de lutte contre les circuits mafieux, le secret bancaire et les paradis fiscaux.
Le Cri affirme le caractère inaliénable du corps humain.
«(...) la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme d'asservissement et de dégradation est un principe à valeur constitutionnelle.»
(Conseil constitutionnel - décision n° 94-344 du 27 juillet 1994)
Une analyse
L'exploitation sexuelle souligne des rapports de domination : homme-femme, adulte-enfant, fort-faible, etc... Il n'y aura pas d'égalité entre homme et femme ni d'équité entre pays riches et pays pauvres tant que l'industrie du sexe existera.
Le Cri dénonce les trafics et l'industrie du sexe qui peut faire de chacun de nous :
- un-e prostitué-e, un-e prostituable ou un-e prostituant-e;
- un-e client-e de la pornographie;
- un-e pédocriminel-le;
Le Cri affirme que la prostitution est une violence et non un choix délibéré. La légalisation de la prostitution valide une atteinte à la dignité humaine, est une hypocrisie et dispense de s'interroger sur les causes du système prostitutionnel.
Le Cri affirme que la pornographie est porteuse de violence et anti-éducative. Elle focalise sur des parties du corps, sans prendre en compte la totalité de la personne.
Le Cri refuse un système économique qui vend le corps humain et n'hésite pas à exploiter la misère des personnes et des peuples.
Le Cri veut une alternative au système libéral mondialisé, qui broie les êtres humains pour des profits croissants.
Le Cri veut concourir à bâtir une société où l'être humain sera premier, en améliorant la qualité des relations entre personnes, ethnies et peuples, dans un environnement sain.
Des propositions
Le Cri lance un appel :
- aux hommes clients-prostitueurs pour «qu'ils n'aillent plus jouir dans le ventre des esclaves», selon l'expression d'un conseiller municipal de Nantes.
- à tous ceux qui sont tentés par l'utilisation de jeunes, d'enfants ou de bébés pour leur plaisir sexuel, le passage à l'acte constituerait un fait de pédocriminalité.
- aux citoyen-nes pour qu'ils boycottent l'industrie de la pornographie qui avilit.
- à ceux et celles qui ont un rôle d'éducation et à tous les citoyens pour qu'enfants et jeunes apprennent à mieux se connaître, à se respecter, à s'enrichir des différences de l'autre et des autres pour vivre aujourd'hui et demain libres et égaux.
- aux femmes et hommes politiques ou en responsabilité pour, d'une part, qu'ils soient attentifs aux personnes les plus vulnérables et tiennent compte de leurs paroles et pour, d'autre part, qu'ils développent une vraie solidarité entre Etats, afin que chaque être humain puisse vivre décemment dans son pays.
Le Cri demande le respect des Conventions, ce qui implique :
- la modification de l'article 50 de la Loi pour la Sécurité intérieure du 18 mars 2003 par l'abrogation de l'article 225 10-1 du Code pénal au double motif que ce dernier, d'une part, incrimine à nouveau "le racolage passif" et, d'autre part, sanctionne tout racolage actif et passif en tant que "délit", à savoir par "deux mois de prison et 3 750 euros d'amende". Quant aux personnes étrangères, déplacées en vue de la prostitution, la législation française relative à la lutte contre l'immigration ne leur permet pas de bénéficier des dispositions de protection prévues, pour elles, par la Convention de l'ONU (art. 18 et 19);
- un plan d'urgence pour les personnes voulant se libérer du système prostitutionnel, avec l'application effective de l'Ordonnance n° 60-1246 du 25.11.1960, afin de leur assurer une alternative fiable et l'accès effectif à tous les droits universels;
- l'application de la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la Traite des êtres humains, STCE, série des traités du Conseil de l'Europe, n° 197;
- la mise en oeuvre au plan national d'une véritable politique de formation et d'éducation à la santé, à la sexualité, à l'égalité hommes/femmes en direction des jeunes et des adultes, nécessitant notamment des campagnes de sensibilisation de l'opinion publique;
- une incrimination du client-prostitueur non privative de liberté, assortie de mesures de conscientisation et de responsabilisation.
Des actions
Le Cri informe l'opinion publique et interpelle les Pouvoirs publics sur le phénomène prostitutionnel. Pour cela, des militants organisent des réunions d'information, des Campagnes de prévention contre les violences et les abus sexuels, comme par exemple : «Un enfant n'est jamais un partenaire sexuel».
Le Cri propose des outils de travail : son magazine trimestriel Cri-informations, des expositions, les actes d'Universités tels que : «Au marché du sexe, client qui es-tu?», les actes des différents colloques organisés par le CPL, Comité Permanent de Liaison des associations abolitionnistes, en 2003, 2006 et 2008.
Le Cri est partenaire de différentes Associations. Il participe aux Journées :
. pour les Droits des Femmes, le 8 mars;
. contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre;
. contre la pauvreté, le 17 octobre;
. pour les Droits des Enfants,
ainsi qu'à différents colloques et forums.
Il se mobilise avec la Marche mondiale des Femmes.
Le Cri est membre fondateur et la cheville ouvrière du CPL, qui coordonne les actions d'Associations abolitionnistes françaises.
Le Cri est membre de la Fédération abolitionniste internationale (IAF en anglais) qui oeuvre pour un monde libéré de toutes formes d'exploitation sexuelle. Cette ONGI, organisation non gouvernementale internationale, est représentée au Conseil de l'Europe avec un statut participatif.
Cf. bibliographie
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